Nous ne pouvons plus agir seuls!

Nous ne pouvons plus agir seuls!

L’humanité n’a jamais été dans une dynamique aussi interactive qu’en ce 21e siècle. Tous les enjeux sociétaux sont interreliés comme jamais auparavant. Puisqu’ils sont interdépendants, par voie de conséquence, les solutions à leurs problèmes doivent l’être tout autant. Nous ne pouvons plus agir seuls !

En 1972, le scientifique américain, Edward Lorenz, parlait ainsi de l’effet papillon : « Le battement d’ailes d’un
papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ? » Cette question est toujours d’actualité. Dans cette même mouvance, en 2004, Kofi Annan1 nous sensibilisait à l’incidence des entreprises sur l’environnement et le milieu social, inventant et popularisant les désormais célèbres facteurs ESG. Cet acronyme est apparu pour la première fois dans un rapport intitulé Who Cares Wins, alors que le secrétaire général de l’ONU invitait les principales institutions financières de la planète à intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance sur les marchés financiers.

Tous ces enjeux, liés à l’environnement ou à l’iniquité sociale, ont été créés par nous, les êtres humains. Ce n’est donc que par cette même voie que nous pourrons retrouver un équilibre sociétal2, sur tous les plans. Nous sommes au cœur même de la mission des intervenants en ressources humaines, particulièrement en développement organisationnel (DO).

Toute organisation devrait passer d’un milieu de travail traditionnel (un chèque de paie en échange d’une présence au travail) à un milieu de travail épanouissant, où chacun s’enrichit dans un mode de collaboration.

3 MODÈLES DE RÉFÉRENCE POUR MENER UNE TRANSITION SOCIÉTALE
1. Le modèle de survie, maintien, développement (SMD) ©
2. Le pouvoir d’agir intégré (PAI) ©
3. Passer du working place (WP© : milieu de travail) au growing place (GP© : milieu d’épanouissement)

De la transformation organisationnelle à la transformation sociétale

Notre approche en DO repose sur un ensemble de cadres de référence et de méthodologies précises.

Voici trois cadres de référence qui nous apparaissent indispensables pour mener une transformation sociétale :
1. Le modèle de survie, maintien, développement (SMD) ©. Pour comprendre que toute organisation
(et société) peut être en état de SMD.
2. Le pouvoir d’agir intégré (PAI) ©.
Regrouper toutes les forces vives qui permettent la transformation.
3. Passer du working place (WP : milieu de travail) au growing place (GP : milieu d’épanouissement). Le milieu de travail doit se transformer et ne plus être seulement au service des investisseurs.

L’application des deux premiers cadres de référence (SMD et PAI) mène au troisième : passer du WP au GP. Toute organisation devrait passer d’un milieu de travail traditionnel (un chèque de paie en échange d’une présence au travail) à un milieu de travail épanouissant, où chacun s’enrichit dans un mode de collaboration. Les GP se préoccupent au plus haut point de leur incidence sur l’environnement et s’investissent dans leur milieu social.

Ces organisations ont compris la différence entre offrir un emploi et offrir un milieu de vie où tous les partenaires peuvent s’épanouir pleinement. Ces organisations œuvrent forcément dans différents secteurs de la société. Comme nous croyons que leur regroupement est devenu incontournable, il devient urgent de créer un Carrefour de transformation sociétale© afin d’obtenir des effets réels et durables sur les grands enjeux de notre société.

Un carrefour de transformation sociétale

Le Québec est une société relativement stable, homogène et à taille humaine. Nous y retrouvons les conditions
nécessaires pour enclencher une transformation sociétale.

Comme partout sur la planète, nous sommes en état de survie dans plusieurs secteurs. En nous inspirant des trois cadres de référence SMD, PAI et GP, nous croyons qu’il serait possible de passer de l’état de survie à l’état de maintien puis de développement, si nous mobilisons tous les acteurs du milieu.

Les experts en biodiversité disent que pour protéger les espèces il faut d’abord protéger leur habitat, donc s’assurer d’avoir de l’eau pure, de l’air pur, de la terre pure, etc. Nous croyons qu’il en va de même pour notre propre espèce, les êtres humains. Il faut donc protéger nos milieux de vie, c’est-à-dire tous les secteurs sociaux comme l’éducation,
la santé, l’économie, la mobilité, etc. Tous ces secteurs (biodiversité et sociaux) sont des axes de transformation
transversale sur lesquels il faut intervenir. Et puisqu’ils se croisent dans toutes les régions du Québec, il faudra donc aussi agir à l’échelle locale.

Nous inspirant du pouvoir d’agir intégré (PAI), il faudrait nous doter d’un mécanisme de coordination, tel un HUB, soit un concentrateur virtuel où les organisations pourraient mettre en commun leurs expériences issues de ces axes de transformation et ainsi avoir un effet réel et durable sur nos enjeux.

Plan de mise en oeuvre
Leaders de développement (LDD)
Il faudrait former une centaine de leaders de développement (LDD) issus des différents secteurs sociaux et de biodiversité ainsi que des régions. Ces leaders pourraient adapter nos cadres de référence dans leur propre milieu (axes de transformation) afin d’enclencher une véritable transformation sociétale.
Forums virtuels et présentiels
Il faudrait aussi tenir des forums virtuels et présentiels pour que tous ces leaders puissent mettre en commun leurs expériences et pousser leur réflexion (une praxis) afin d’enrichir ce modèle de transformation sociétale. Il sera également important de mesurer régulièrement le résultat de ces interventions.

Conclusion

Les astrophysiciens du siècle dernier croyaient que l’univers s’arrêtait à la Voie lactée. En 1923, grâce au télescope Hubble, ils ont découvert que l’univers ne s’arrêtait pas à notre galaxie. Il en existe des milliers d’autres. Ces galaxies étaient pourtant là, mais les astronomes n’avaient pas cette nouvelle lunette pour les voir.

Nous avons besoin de nouvelles lunettes. Nous croyons qu’en nous inspirant des lunettes du DO – qui nous ont permis d’enclencher tant de transformations organisationnelles –, nous pourrions enclencher une transformation sociétale sans précédent, en ce troisième millénaire.

Nous ne pouvons plus agir seuls !

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